Les astuces de Jean

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En 1953 - Au moment de la construction de la base.
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Marius Ogez est appelé sous les drapeaux en 1953 ; après avoir transité par Compiègne il arrive  en janvier 1953 à Cambrai par le train (changement à Busigny puis direct Cambrai).
La BA 103 était alors en construction.
Le détachement était composé de 6 militaires, son chef était l'Adjudant Guérineau, le sergent Rudzinski le secondait, 4 hommes de troupe dont le soldat Marius Ogez en faisaient partie.
A Cambrai, personne ne connaissant la région, l'adjudant Guérineau amène sa troupe au commissariat de police, pour se renseigner afin de rejoindre la base. Sa demande d'un moyen de transport est sans effet, on lui rétorque que le commissariat possède seulement quelques vélos et que la plupart de leurs pneus sont crevés. On lui conseille d'aller à la caserne Mortier.
Il est tard, quand notre détachement y arrive (vers 1h du matin) ; le factionnaire et le service de garde les accueillent plutôt fraîchement. L'Armée de l'air n'est pas ici très bienvenue, surtout à une heure pareille. La demande pour manger est éconduite et on leur fournit une chambre dans un bâtiment inoccupé. Le lendemain mini scandale, pour nettoyer, nos aviateurs ont jeté par la fenêtre les détritus qui encombraient la chambre, mais en dessous il y a la cour et de grands arbres et ça ne fait pas très propre.
Nos aviateurs restent 4 jours à la caserne Mortier, en attente de nouveaux ordres.
Les ordres transitent par la préfecture et viennent de Villacoublay.
Quatre jours donc après leur arrivée, ils reçoivent l'ordre d'aller percevoir une jeep à Villacoublay.


L'adjudant et notre aviateur rejoignent Villacoublay par le train et reviennent avec la jeep. Marius Ogez est le seul des aviateurs à avoir le permis militaire. Il fait froid en jeep en Janvier, nos deux aviateurs s'en rendent vite compte, surtout que le véhicule roule « à l'air libre » (pas de portière, juste une chaîne pour les empêcher de tomber du véhicule).



Quatre autres jours plus tard, nouvel ordre en provenance de la préfecture : Il faut aller chercher en jeep un camion à Villacoublay. Le retour se fait en convoi à deux. Durant le retour le ravitaillement en carburant est acrobatique à partir du fût de 200 litres d'essence, fourni au départ par la base de Villacoublay. Sans outils pour l'ouvrir proprement et sans tuyau, il faut improviser. Un cultivateur complaisant, trouvé en route, va les aider. Quelques litres de carburant gracieusement donné le dédommageront de ses efforts pour aider l'aviation française. L'adjudant a ensuite du « se débrouiller » avec ses compte-rendus de consommation de carburant. Le retour s'effectue finalement sans trop d'encombre à la caserne Mortier de Cambrai.


Quelques jours plus tard, nouveau message de la préfecture. Il s'agit maintenant de décharger un wagon de matériel militaire en gare de Cambrai et de tout amener amener sur la BA 103. Le stockage se faisait au foyer des hommes du rang, qui à cette époque « glorieuse » était le foyer de la base, tout le monde vivant ensemble, tels des pionniers. A ce moment là, tout le monde mangeait à « l'ordinaire troupe ». Marius Ogez et ses compagnons intégrent la base. Marius est affecté au garage et, par manque de locaux, est logé à l'escadron 2/12 Picardie.
Le 2/12 hébergeait alors le garage. Le chef du garage était le Sgt Piedouiller.
La Base Aérienne était alors naissante et le capitaine Cholez la commandait, c'était le premier officier arrivé sur la BA 103. Le 1ère classe Ogez a fait 14 mois sur la BA 103, comme chauffeur, alternant les missions de transport de personnel, de matériel et de carburant entre Cantinpré et la BA 103.

Anecdote aujourd'ui faisant partie de la petite histoire de la BA 103 :

Un jour un caporal, qui poussait régulièrement Marius "hors de ses gonds", franchit la porte de sa chambre .... Altercation ... Caporal bien cassé --> Marius est mis aux arrêts. Mais voila, Marius était le seul chauffeur de bus et il fallait bien ramener les personnels de la base à Cambrai. Les arrêts sont levés.

Marius Ogez a été rendu à la vie civile en avril 1954 puis rappelé en 1955 sur la BA 103, au moment de la guerre d'Algérie.
Il a été libéré définitivement le 28 décembre 1955.
Ses passages sur la BA 103 restent gravés en lui et il se fait un plaisir de nous les faire partager. Il nous a ramené une photo de son bus et d'un petit morceau de sa jeep.


Il a maintenant "intégré" l'A3BA103.

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